Un peu c'est vrai...
En fait l'idée était surtout de faire remarquer qu'ici tout n'est qu'histoire de mode mais on est aujourd'hui en pleine régression technologique.
On a monté de toute pièce un buzz artificiel autour du vinyle qui, si il prête un peu à sourire face à la réalité des chiffres de vente, cache une tout autre réalité... Quand je dis ça, je ne remet pas en cause la sincérité des collectionneurs puristes du vinyle qui collectionnent du 33t depuis des années en vrai fans et qui eux, certes, sont de vrais amoureux du support. En revanche je trouve ce revival branchouille bobo que les médias essayent de nous imposer depuis 3/4 ans particulièrement exagéré et assez insupportable de par son cortège de stéréotypes et d'idées fausses véhiculées. Ca génère certes de nouvelles vocations audiophiles par ce que c'est la grosse tendance du moment, il ne faut pas se le cacher, mais je trouve qu'on en fait un peu trop.
J'entends par la que quand le CD s'est démocratisé, dans la seconde partie des années 80, on nous a abreuvé exactement avec la même propagande bourrée d'intox : on a rendu le vinyle has been en imposant le CD comme un support "hype". On a ainsi trouvé au vinyle tous les défauts de la terre pour toutes les mauvaises raisons et surtout pour des raisons bassement commerciales puisqu'il s'agissait alors de lancer un nouveau marché. Mais aujourd'hui ce qui est caustique c'est que c'est exactement l'inverse qui se produit, pour les mêmes exigences commerciales, faire du fric en relançant la presse à vinyle, on ringardise à outrance le CD en balançant autant d’inexactitudes sur ce support avec autant de mauvaises foi que lorsqu'on avait cherché à faire mourir le vinyle. On reste bien là dans le cyclique puisque tout le monde gobe à nouveau ça comme une parole d'évangile. Comme le dit si bien cet article, tout aura ses limites, faute de se risquer à construire de nouvelles usines à vinyles, le support vinyle est déjà condamné à la stagnation via l'obsolescence du matériel actuellement en circulation : le fric à ses raisons que la raison ignore...
Ce qui est franchement dommage dans l'histoire, c'est que là où la vidéo a su intelligemment évoluer avec la démocratisation d'un format supérieur (le Blu-Ray), il est regrettable que pour le domaine de la musique, le SACD et le DVD-A, supérieurs aux deux formats précités mais restés scandaleusement élitistes en terme de prix prohibitifs et du piètre nombre de références éditées, se soient auto-neutralisés en se livrant une guerre commerciale stérile (la même qui avait d'ailleurs neutralisé le Blu-Ray et le HD DVD pendant des années).
Ainsi pour le domaine de la musique, l'avenir semble se résumer soit au mp3 pour les jeunes générations, adeptes de la dématérialisation, soit au retour vers le passé pour les plus audiophiles qui doivent se cantonner aux limites et défauts des supports vinyles ou CD.
Tout ça pour dire qu'on en fait un peu trop autour de ce sacro-saint revival vinyle qui cache une bien triste réalité. Pour l'instant on continue de passer à côté de ce vers quoi l'avenir des supports audiophiles devraient tendre, un son toujours plus parfait, sans craquement, grésillement, ni détérioration, mais malheureusement le goût des nouvelles générations pour le toujours plus compressé, au détriment de la qualité auditive, ne devrait pas de si tôt arranger cet état de fait : l'avenir de la musique c'est malheureusement soit le passé (que l'on soit vinyle ou CD), soit la médiocrité (MP3), le choix est vite fait...