Ré-édition (Cultures Of Soul Records COS 009, 2012)


Emanuel Taylor est infatigable. Il a commencé tout petit la musique (son père était guitariste), fut musicien professionnel dès l'âge de treize ans, galéra dans des tournées infâmes, s'éclata devant un parterre de quelque quidam et pourtant aujourd'hui il continue à faire de la musique et à se produire.
Quand Deano Sounds, DJ et Boss de Cultures Of Soul Records cherchait des "forgotten classic" pour son label, il tomba par hasard sur ce 45 tours enregistré en 1978 sur un minuscule label de Detroit et il ne se souvint plus si c'était plutôt la voix électrique, le groove incroyable ou ses arrangements vertigineux qui l'avaient convaincu de l'intégrer, illico, dans son catalogue, après avoir été pétrifié de plaisir durant les quelques minutes d'écoute.
Stevie Wonder, Curtis Mayfield et Donny Hathaway étaient les grands maîtres d'Emanuel et leurs ombres planent sur ces deux morceaux. Surtout celle de Stevie.
De plus Emanuel, qui vivait ce moment comme la chance de sa vie, avait de l'ambition à revendre : il voulait en même temps faire réfléchir et émouvoir. Une chanson politique et une chanson d'amour.
Commençons par "You Really Got A Hold On Me", la face B sur l'original mais Deano convaincu de son potentiel commercial la positionna sur la face A de sa ré-édition, une chanson d'amour pétrie dans le levain de la mélodie, du groove et des orchestrations délicieuses.
Quant à "Society" il se révèle être un pamphlet humaniste anti-guerre monté sur un funk impérial dont l'arrangement des cordes, sombres et frémissantes, étranges et vibrantes, ressemble à celui du générique de House Of Cards, proprement magique !

Un extrait de Society
You Really Got A Hold On Me :
Petit Bonus, quelques années avant, It Ain't Right (Part 1 & 2) chez Music Now :