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Leo's Sunshipp - We Need Each Other (Lyon's L-1000, 1978)
Titres
A1 Give Me The Sunshine 6:32 (J. Simone)
A2 I'm Back For More 5:19 (K. Stover)
A3 Get Down People 4:16 (J. Simone)
A4 Madame Butterfly 4:58 (J. Simone, K. Stover)
Chœurs – Shirley Brewer, Sue Say Green
B1 Madame Butterfly 4:47 (J. Simone, K. Stover) Chœurs – Shirley Brewer, Sue Say Green
B2 I'm Back For More 5:25 K. Stover)
B3 Give Me The Sunshine 6:32 (J. Simone)
B4 Get Down People 4:39 (J. Simone)
Crédits
Leo's Sunshipp : Chant
Johnny Simon : Chant
Shirley Brewer : Chant
Sue Green : Chant
Anthony Holmes, Harvey Brook : Basse
Kelvin Whites, Sashi Rasheld : Batterie
Carlos Glover, David Pruitt, David Miles, Victor Vick : Guitare
Bill King : Piano Electrique [Fender Rhodes]
Clerance Bell : Synthétiseurs
Fostina Dixon : Flute
Harvey Whitehead : Congas
Arrangements : Bill King, Johnny Simone, Kenny Stover
Arrangements [Cordes] : David Blumberg
Producteurs : Alvin Few, Johnny Simone, Kenny Stover
Paru sur un petit label, Leo's Sunshipp a été parmi les premiers disques à apparaître sur les listes des crate-diggers à la fin des années 80.
Magnifique LP de Soul, avec les merveilleux Give Me The Sunshine, I'm Back For More (même si j'ai du mal à la départager avec la version d'Al Johnson & Jean Carne) ou Madame Butterfly...
Super cet album qui a la particularité d'avoir une version vocale et intrumentale de chaque titre.
Je préfère quand même la version d'Al Johnson de "Back For More".
Il y a aussi un super Lp des Tavares avec des bonnes reprises de "Back For More" et "Madame Butterfly".
J'ai effectué des recherches il y a des morceaux qui sonnent jazz funk à mes oreilles.
Peut être que je me trompe.
Si un jour tu passes dans le coin amène quelques galettes.
Je pense que tu auras de belles surprises en voyant mes étagères.
Et je te ferais visiter la région.
Çà c'est vraiment pas con d'avoir mis les trois versions sur un même disque!!! De temps en temps il y a des gens qui ont des idées qui sortent de l'ordinaire!
Merci Nino!
Je lance le premier titre, me demandant comment cela allait sonner... et là c'est une pure perle auditive. Un délicieux son fondant dans les tympans : tout en douceur rythmique et clap doux, c'est tout simplement beau, cette sonorité juste pour mes sens et ma perception auditive, rien à dire vocalement et quand il pousse légèrement le chant, des frissons et cette capacité par son timbre à toucher mon âme.
EDIT
Un grand faible aussi pour "Get Down People".
"Music Makes You Move": Funkhouse Express (1974)so..."HIT THAT ONE!" : JB "They Call Us Wild But We Got Soul": Wild Magnolias (1975)
C'est un album paradoxal car bien qu'il soit composé d'une moitié d'album, il contient en son sein tout l'univers de la Modern Soul. Ce qui ferait jalouser plus d'un.
Introduction Au Voyage :
Kenny Stover habitait dans la maison de Marvin Gaye et lui servait de chauffeur de Rolls Royce, quand il lui apporta solennellement sur un plateau la chanson "Let's Get It On", nouveau parangon du pamphlet politique dans la filiation de "What's Goin On" dont il avait assuré les choeurs avec son grand frère Elgie et écrit aussi ce qui aurait du être un hit "You're The Man Parts 1 & 2" mais qui échoua lamentablement, lui interdisant par la même occasion de figurer dans le chef d’œuvre ultime de la Soul. Premier acte manqué.
Le vieux paillard Ed Townsend, compagnon de biture de Marvin et accessoirement son producteur, convainquit Marvin G. que tout en gardant la trame musicale il fallait changer radicalement le thème :
"finis les droits civiques, les luttes écologiques et tutti quanti... place au sexe, Marvin, place à la b... ", ses grosses lèvres humides ouvertes en O laissant une langue leste claquer un "Let's get it Onnnnnnnn" orgiaque. L'effet fut si terrible que l'on oublia de créditer Kenny S., laissant nos deux larrons se goinfrer les droits de la chanson qui s'avéra être un gros succès. Kenny S., surement amoureux de Marvin G., se contenta de sourire, "pas grave ...", et affirma qu'il était heureux de vivre dans l'entourage d'une star. Deuxième acte manqué.
La résignation prit fin et la révolte sonna, lorsque Kenny S. raccompagna Leon Ware dans la Rolls Royce, et que celui-ci, affalé sur un siège en cuir couleur coquillage, s'époumonait à grands gestes libidineux sur l'air d' "I Want You", à coté d'un Marvin G. posé, parfaitement à l'écoute et aux anges à en juger par l'éclat de ses dents que Kenny S. entrapercevait dans son rétroviseur. C'est à ce moment là qu'il perdit définitivement l'espoir, secret, d'être son songwriter et de n'être plus son chauffeur personnel. Il fallait tourner la page.
Ce qu'il fit en rencontrant Johnny Simone et plus tard Alvin Few avec une revanche sur le sort à la clef.
Quant à Johnny Simone, on le décrivit comme un showman excitant avec une voix à la Marvin Gaye recherchant, après plusieurs essais avortés, un groupe qui l'aiderait à atteindre les étoiles de la gloire.
Deux hommes aux destins croisés : l'ambitieux et le revanchard. Le troisième Alvin Few fut choisi pour chercher des fonds, pour soigner ces 2 égos et parce qu'il avait le même signe zodiaque qu'eux : le signe du lion.
Trois lions en cage sur un projet commun dont l'ambition était de ravir la plus haute marche à un Marvin G. de plus en plus mal conseillé et s'enfonçant, par la même, dans les drogues dures.
Les débuts furent joyeux, on aurait dit une bande de lionceaux insouciants.
Malheureusement Johnny S. se savait condamné, et ceci dès le départ de cette aventure. Peu de temps avant, ces médecins lui avaient annoncé un cancer qui pouvait être foudroyant. Il vécut l'enregistrement de cet album comme une course contre la mort, lui l'ambitieux. L'épée de Damoclès, impitoyable, tomba en plein milieu : le cancer l'emporta au bout de 4 chansons enregistrées.
Sur son lit d'hôpital, Johnny S., juste avant de fermer définitivement les yeux, se remémora les derniers instants de sa vie vécus sous la forme d'un voyage.
Ç'aurait pu très bien être un "Voyage au bout de la nuit", mais au contraire, ces yeux nous dessinaient plutôt un voyage paradisiaque, un voyage à Cythère, l'île d'Aphrodite la déesse de l'Amour.
Voyage à Cythère :
Ils embarquèrent sur la caravelle au nom délicieux de "Sunshipp" dont les voiles s'ornaient d'un soleil moutarde aux flammèches zodiacales au centre duquel trônait le superbe Sunshipp.
Le soleil était au rendez vous sur "Give Me The Sunshine". Johnny S., à la barre, était un homme heureux.
Les basses flottaient, les synthés brillaient, tels les clapotis des vagues à l'apparition de l'aube; les choeurs lascifs - chants de sirènes ?- se changeaient en brise légère et salée au contact de la peau, et la caravelle aux voix enchanteresses traçait sa route sous les astres, les voiles magnifiées par les alizés de violons.
Mirage, rêve dans le rêve, sous une envolée de cordes inquiètes apparut "Madame Butterfly" dans un ciel étoilé, devant la proue du Sunshipp, les basses souquaient ferme devant un tel étonnement.
"Oh Papillon ! " s'écria Johnny S. de son falsetto virginal " es tu là pour me montrer le chemin de l'immortalité, aiguillonner mon âme ou es tu un sordide satyre déguisé ? "
Nul n'entendit le tête à tête qui s'ensuivit entre Johnny S. et Madame Butterfly, mais tout le monde s'accorda à dire que cet instant fut magique, pure beauté ...
Après ces Mystères, Johnny S. se sentit las et se réfugia dans la cale, laissant Kenny S. à la barre qui s'engagea droit vers un "Get Down People" sentant l'orage. Le Sunshipp titubait sous les coups de boutoir d'une rythmique groovy amplifiée par les rafales de vent provenant des choeurs en furie. Le capitaine Kenny S. devant ce tableau, cette "Marine" visitée , hurlait son impuissance à la nuit ...
A cause de cette tempête, ils dépassèrent l'île de Cythère, pour accoster à quelques lieux de là sur l'île d'Anticythère où se trouve un des objets les plus énigmatiques qui soient : la machine d’Anticythère, datée d’environ un siècle avant JC, qui est le plus ancien mécanisme à engrenages connu.
Pour Johnny S., cette véritable horloge astronomique de forme circulaire et basée sur les signes du zodiaque lui parlait étrangement, une certaine ressemblance avec l'emblème du groupe en apportait la preuve. La nuit suivante, il fut visité par ce mystérieux objet qui lui chuchota l'heure et l'endroit exact de sa mort. Il appela, aussitôt, Kenny S. et Alvin F. et les supplia, illico, de faire cap sur l'ile de Cythère.
Sentant la fin proche de son compagnon, le capitaine Kenny S. lui dédia, pendant la traversée, sa meilleure chanson "I'm Back For More".
"Quelle est cette île triste et noire ? - C'est Cythère". Charles Baudelaire.
La fièvre associée à une mort certaine lui procurait des hallucinations. Du pont de la caravelle, Johnny S. voyait, au bord de l'île de Cythère, des pendus perchés en hauteur et des cadavres couchés sur le bas.
Heureusement pendant cette dernière traversée, la musique composée par Kenny S. lui redonna quelque espoir, les chœurs lui servaient de baumes, les violons lui faisaient oublier l'implacable, l'inexorable,
le groove lui apportant encore le courage de faire quelques pas sur la plage.
Et à la demande de Kenny S., il chanta pour la dernière fois le paradoxal "I'm Back For More", il y mit alors toute son âme comme lui avait suggéré le papillon, toute sa rage léonique comme lui avait chuchoté l'objet mystérieux et tout son amour car il se trouvait dans le sanctuaire d'Aphrodite. Une dernière fois il chanta. Puis il expira, allongé sur la plage au sable chaud, les yeux étrangement grands ouverts buvant ces étoiles longtemps inaccessibles ...
Le Voyage du Retour :
Ils embarquèrent sur le Sunshipp abandonnant sur l'île leur compagnon qui avait enfin trouvé le repos. Les 4 thèmes musicaux furent rejoués au retour : les basses claquaient de nouveau, les chœurs faisaient toujours chavirer les cœurs, les synthés scintillaient au moindre rayon de soleil, les violons enrobaient le tout du miel de l'espoir et de la sérénité nouvellement acquise.
Seule manquait la Voix Solaire de Johnny S. qui dorénavant inondait de lumière l'île de Cythère.
Note: 5 stars / 6 (6 stars pour les 4 thèmes)
(NDA) : pour les besoins de cette histoire, nous avons du changer l'ordre des morceaux. Veuillez nous excuser de ce léger mensonge.
Veuillez trouver l'histoire officielle de ce disque qui apporte, elle aussi, son lot de drames et de joies :
Merci Bluesy !
Je viens de changer la conclusion (ou la chute) car je ne la trouvais pas assez expressive (trop terre à terre) par rapport à mes sentiments envers cet album.
C'est simple dès la première écoute, il y a bien longtemps, j'ai pensé tout de suite au mot "solaire" et aux vagues de la mer. Puis j'ai fermé les yeux et mon imagination a pris le dessus ... pour inventer, cette semaine, ce voyage imaginaire !
