Bobby Burn - I'm A Lonely Man / I'm A Dreamer (Chant CH-522, 1968)
Revpop traversa la nef sombre, passa l'immense escalier en colimaçon pointé vers le ciel, et s'arrêta la tête basse puis alluma un cierge qui éclaira en une seconde la petite chapelle obscure.
C'était un cierge pour Bobby J. Wilburn.
- "Mais qui êtes vous Mr Wilburn ?"
- "Eh bien, c'est simple, on peut me résumer à ces deux mots : rêveur et solitaire, deux mots qui scellent mon destin !"
- "Pas très vendeur tout ça ! Mais faisons un essai" Répliqua, dubitatif, Bill Haney, producteur et jeune propriétaire du label Chant, Atlanta.
Bobby chantonna les premières mesures de "I'm A Lonely Man" qu'il accompagna simplement à la guitare sèche et immédiatement Bill Haney le supplia de signer un contrat qu'il n'avait pas sous la main car Bill était plutôt un type réfléchi, pesant le pour et le contre, et rares étaient ses coups de tête et plus encore ses coups de coeur, "Revenez demain et tout sera prêt".
Bien que peu croyant, Bill ne put s'empêcher d'aller se signer dans l'église la plus proche et d'allumer un cierge en l'honneur de ce personnage à la fois rêveur et solitaire.
"I'm A Lonely Man" a du faire rêver plus d'un fan de Soul : la frappe sèche et métallique de la guitare, telle un implacable métronome, vous saisit à la gorge dès les premiers instants. Les violons sont plus inquiets qu'inquiétants et la voix de Bobby, une longue plainte qui plante sa fine lame dans votre coeur. Les choeurs sont ici divins et vous achèvent : terrassé vous êtes et bien seul.
"I'm A Dreamer" a du renvoyer plus d'un fan de Soul à leur solitude : tempo plus rapide, la mélodie se fait plus chantante, la voix de Bobby est ici porteuse d'espoir, d'un espoir entaché seulement par des violons sombres comme des nuages noirs avant la pluie libératrice.
Quand il passa par la ville d'Atlanta, en 1970, Kenny Gamble rencontra Bill Haney et lui demanda s'il n'avait pas des trésors perdus dans les marais de Georgie que lui, la tête pensante du célèbre duo Gamble & Huff, pouvait faire renaitre tel le phénix grâce à son label éponyme et d'envergure internationale.
- "Je n'en vois qu'un : le 45 tours d'un certain Bobby Burn, il y a deux ans, qui m'apparut comme un mirage pour disparaitre je ne sais où".
Kenny l'écouta et se précipita aussitôt vers l'église la plus proche. Pria et alluma un cierge.
Son vœu fut exaucé et il put ré-éditer le 45 tours de Bobby sous le nom de Bobby Wilburn (n° 4015 du label Gamble).
Et de temps en temps, quand la nuit chaude de Georgie est éclairée par les étoiles et traversée par les lucioles, on peut entendre, au dessus des marais fangeux, une longue et belle mélopée où il est question "de rêveur et de solitaire" !
I'm A Lonely Man :
I'm A Dreamer :
Bobby Burn – I'm A Lonely Man / I'm A Dreamer
Funky admins : funkiness, Wonder B, silverfox
Re: Bobby Burn – I'm A Lonely Man/I'm A Dreamer
Cela me disait quelque chose mais à force parfois d'écouter des albums de compiles, on finit par oublier
"I'm A Dreamer" se trouve sur le CD Kent 310 : Masterpieces of modern soul :http://www.discogs.com/Various-Masterpi ... se/2517855.
Même la sonorité de cet EP peut paraitre surprenante pour 1968.
"I'm A Dreamer" se trouve sur le CD Kent 310 : Masterpieces of modern soul :http://www.discogs.com/Various-Masterpi ... se/2517855.
Même la sonorité de cet EP peut paraitre surprenante pour 1968.
Quand j'ai le Blues, je me Soul ...
-
- Sujets similaires
- Réponses
- Vues
- Dernier message
-
- 2 Réponses
- 2831 Vues
-
Dernier message par funkinspector
-
- 0 Réponses
- 5332 Vues
-
Dernier message par funkysoulstory
-
- 11 Réponses
- 6988 Vues
-
Dernier message par Wonder B
-
- 1 Réponses
- 9552 Vues
-
Dernier message par funkiness
-
- 1 Réponses
- 3913 Vues
-
Dernier message par funkiness
Funk-o-logues actuellement en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun Funk-o-logue et 9 extraterrestres