

Le détective RevPop prit fiévreusement le Maxi dans ses mains, le retourna dans tous les sens, ne voulant pas admettre la vérité vraie, celle de l'année, 1986, où a été conçu ce chef-d'oeuvre.
Non, non, tant de beauté ne pouvait sortir, blanche colombe, que dans les années glorieuses où la Soul était magique au point de faire pleurer les âmes à chacun de ses soubresauts.
- "Hey Jerry, c'est quoi ton look, tiens ce serait bien pour toi, le look de flibustier caribéen, habillé d'une chemise immaculée ornée d'un énorme jabot blanc dentelle, d'un chapeau à plume et de longues cuissardes luisantes !" Eructa un producteur à la tignasse sale et un Monte Cristo fumant dans son sale bec, pendant qu'un deuxième producteur, le crâne luisant et un nez aquilin aussi fin et pentu qu'une piste de ski, lui vomissait ses paroles :
- "Hey Jerry, où sont les grosses guitares, hein, où sont ces putains de grasses guitares qui pétaradent, comme le nain à la veste pourpre ?".
Jerry se retira de la pièce et quand il claqua la porte au nez de ces deux pachydermes, il eut l'idée de ce synthé basse au son aquatique rappelant les ballets de cachalots à la saison des amours, d'une souplesse Insoupçonnée au regard de leurs masses imposantes.
Cette ligne de synthé-basse est le trait de génie de cette ballade sur laquelle va se poser, subrepticement, la voix sublime de Jerry qui, quand il se mit à chanter, ferma doucement les yeux, puis sentit monter en lui, tel un élixir, la sève venant des racines de la Soul d'autrefois ! Chef d'oeuvre !

I Really Love You :
Une petite photo :
